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Découverte du quartier français, un récit de Nans

Mon professeur de chant disait "la musque adoucit les moeurs". Et après une matinée toute aussi riche et positive que la veille, maintenant, à 14h30 dans une casbah, je sais que cette citation n'est pas complète. Mais pour en arriver là, il y eut encore une demi-journée qui nous marquera culturellement (tant mieux, sinon je n'écrirai pas en ce moment) et, pour ma part, qui fut d'une musicalité dépassant mes espérances.
Après un petit déjeuner remplissant plus nos têtes de fous rires que nos estomacs de toasts, nous sommes partis à petit peu par petit pas vers le lycée français. Revinrent alors ces klaxons mitraillant le vent d leurs puissances, mais préparé cette fois-ci à affronter cette armée, ils se transformèrent en une symphonie, en un théâtre de l'absurdequ'Antonin Artaut aurait qualifié "d'imulsivité de la matière", mélangé à une population nous regardant comme nous les regardions. Nous étions tous publics et acteurs.
Continuant le parcours sur cette scène où les trottoirs se font rares ou bancales, nous nous sommes retrouvés pendus à un balcon digne des plus grands utopistes. Un petit café aux alures de paradis : assis entourés de briques bleues, de bancs violets et de traits oranges, comme pour parfaire le décor, le trottoir d'en face se tenant au carré était recouvert d'une herbe à rendre vert les écologistes français. La musique me revint encore ; cinq cordes pour cinq lambeaux de deux guitares, juste assez pour un alexandrin : Un corbeau suffit à revenir en arrière.
Il y avait en effet des corbeaux qui croassaient comme des pies mais dont les cris dans les dédales auraient rendu pâles les gens du Nord par cette ressemblance croissante au pays des cigales : Or, en bon sudiste, les poutres changeaient petit à petit sous mes yeux fermés, et, juste avant de quitter ce lieu, je me chantonnais des petits airs sous un olivier.

Bien accueillis au lycée français par le directeur dans un bâtiment reflétant l'époque coloniale de son architecture, nous mangeâmes rapidement pour que les cultures se cognent de plein fouet dans la cour. Un football "France-Inde" d'une vingtaine de minutes se lança, et malgré mon désinteressement profond pour ce sport, je ne pus m'empêcher de sourire face à ce spectacle, en prenant le temps de répondre à mon professeur de chant : "la musique adoucit les moeurs, et le football les relient entre elles".

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lundi 11 février

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